Ionie: Selon Hérodote de Bodrum, le père de l’histoire qui est né dans la province voisine de Carie, le climat de l’ionie n’a pas son égal. « Les Ioniens ont bâti leurs villes sous le plus beau ciel et le plus beau climat que l’on connaisse chez les hommes. »

L’Ionie est le nom antique d’une région située en égée, autour de la ville actuelle de Smyrne. Pour comprendre l’existence Ionien à l’Anatolie, il va falloir comprendre l’arrivé des Dors en premier.

Selon les historiens de l’époque classique, Les Doriens étaient l’une des quatre ethnies majeures de la Grèce antique avec les Achéens, les Ioniens et les Éoliens. A partir de 12eme siècle av J.C. les Dors sont descendus vers la péninsule de Péloponnèse et plus loin vers la Crête pour décentraliser l’ Union Mycénienne et son influence dans la mer Egée.

Hérodote utilisait ce mot “Dor” pour les désigner. Ils sont cependant le plus souvent appelés simplement « Doriens » dans des textes littéraires aussi anciens que l’Odyssée, qui les localisait à l’époque dans l’île de Crète.

Après l’apparition de cette nouvelle force sociale économique et militaire, les Ioniens pour trouver une nouvelle patrie, ont traversé la mer égée et s’installent à l’ouest de l’Anatolie. C’était le premier rencontre des Ioniens avec les peuples indigènes de l’Anatolie.

Le mot “Anatolie” vient du grec ἀνατολή, qui signifie “Orient” ou littéralement “lever de soleil”, exactement même signification qui va être utilisé beaucoup plus tard pour les “Francs” qui vont venir aux territoires Ottomane pour profiter des avantages des capitulations : “ les Levantins” .

Le terme d’« Asie Mineure » est encore très utilisé de nos jours mais à savoir que tous ces deux noms “Anatolie” et “Asie Mineure” décrivent la même géographie.

Après l’arrivée des Ioniens, cette région est appelée l’Ionie, et devient la porte de l’Asie Mineure qui s’ouvrait au monde. Entre Phocée au nord et Milet au sud elle correspond à une région située dans un rayon de 150km autour de la ville de Smyrne. Bien avant l’apparition des écoles des penseurs, avec l’avantage économique et géographiques, la région a montré une progression considérable à l’économie régionale. La forme perpendiculaire des montagnes contre la mer égée facilitait l’activité commerciale, des criques et abris naturels facilitaient l’établissement de ports, un climat doux et agréable, terres fertiles pour la culture des céréales et l’élevage des animaux domestiques, les arbres fruitiers et les oliviers sont des principales facteurs pour comprendre l’importance de cette région dans l’histoire. Cette force régionale n’a pas tardé de devenir une force mondiale et aussi de montrer des grands penseurs et des philosophes.

C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques.

Ce groupe de philosophes a produit une quantité d’idées et théories nouvelles et durables, à la fois scientifiques, philosophiques ou encore cosmologiques, lesquelles ont voyagées jusqu’à nous.

Thalès de Milet (624-560 av. J.-C.). Astronome, mathématicien et philosophe, Thalès s’est notamment illustré en prédisant une éclipse solaire, à partir de l’astronomie des Babyloniens, Il est également le fondateur de l’école ionienne et est parvenu à créer des lois de la géométrie. Sur le plan de l’ontologie, Thalès fonde la matière sur l’eau. Il défendait que la Terre flottait sur l’eau.

Anaximandre (610-545 avant JC). Astronome et philosophe grec, disciple de Thalès. Son apport majeur repose sur l’idée d’infini qu’il introduit dans sa théorie cosmologique.

Anaximène (570-500 av. J.-C.). Disciple d’Anaximandre. Selon lui, l’arc en ciel est un phénomène naturel, plutôt que le travail d’un dieu. Le principe de base de l’univers est l’air.

Pythagore de Samos (569-500 av. J.-C.). Mathématicien et philosophe. Pythagore estimait que la Terre était une sphère en rotation autour du soleil. Selon lui, l’ordre naturel peut être exprimé en nombre, autrement dit mathématisable, ce qui est le fondement de la physique.

Héraclite (Éphèse, 535-475 av. J.-C.). Sans doute le plus grand philosophe de la période présocratique. Il considère le feu comme la principale forme du monde réel. Tout peut s’apparaitre avec son opposé, la relativité est l’une de ses théories. Il va inspirer les penseurs tardifs sur la pensée dialectique. Il est né à la ville d’Ephese.

Parménide d’Elée (520-450 av. J.-C.). Principal représentant de l’école éléatique. Il pensait comme Pythagore sur la forme de la Terre. Contre Héraclite, Parménide est le philosophe de l’Etre, de l’identité, puisqu’il croit que le changement est illusoire et rien ne peut être détruit.

Alcméon de Croton, (450 av. J.C.). Médecin et physicien. Il a découvert le réseau nerveux et le rôle du cerveau, considéré comme l’organe principal de l’homme.

Zénon d’Elée (495-435 av. J.-C.). Philosophe et mathématicien. Connu pour ses paradoxes.

Empédocle (492-440 av. J.-C.). Philosophe de la nature. Empédocle a introduit l’idée d’éléments. Empédocle affirme que le feu, l’air, la terre et l’eau sont les substances élémentaires du monde.

Hippocrate de Cos (460-377 av. J.-C.). Considéré comme le père de la médecine. Lui et ses disciples ont estimé que les maladies ont une explication rationnelle et, en corollaire, que les causes de la maladie peuvent être traitée.

Gorgias (490-380 av. J.-C.). Philosophe nihiliste, pour lequel rien n’existe. Célèbre ennemi de Socrate.

Protagoras (Abdère, 480-420 av. J.-C.). Sophiste et philosophe relativiste célèbre, pour qui la réalité dépend de celui qui la regarde.

Prodicos (470-399 av. J.-C.) Membre de l’école des sophistes. Socrate et Euripide ont fait partie de ses élèves.

Les 12 villes de la confédération ionienne sont :

Phocée, Ephèse, Colophon , Lébédos , Téos, Clazomènes, Myonte , Priène, Erythrée, Milet , Samos et Chios

Les cités/états ioniens présentent les mêmes caractéristiques que les cités de Grèce continentale en matière militaire mais dans l’ensemble il parait plus difficile à dire la même chose pour le système politique, social et culturel. On peut voir la réponse à cette question en apercevant le mélange social des ioniens d’origine grec et les peuples anatoliens d’origine indo-européenne. Car après leur installation à l’Anatolie ni les ioniens ni les anatoliens de l’ouest n’étaient plus ce qu’ils étaient auparavant. La croyance de l’Anatolie a connu les dieux grecs et s’est transformé rapidement à une nouvelle croyance qui n’existait nulle part. Cybèle se transformera rapidement à la déesse-mère Artémis mais dans une autre forme que Artémis de Grèce continentale. Ni Cybèle ni Artémis ne seront plus ce qu’elles étaient auparavant.

Par ailleurs, un système juridique existait en Ionie. On a ainsi retrouvé, à Téos/Seferihisar membre de Panionion l’une des douze villes de l’Ionie, une inscription juridique, faisant état d’un contrat de location de terres.

Paniônion était le sanctuaire central, et point de rassemblement de la Confédération ionienne. Ils faisaient un festival avec des jeux qu’ils nommaient Panionia.

L’Ionie passait d’abord sous protectorat des Lydiens à l’époque de Crésus, puis en 546 av J.C. sous domination des Perses. 2 siècles après Alexandre le Grand, Pergame et Les Romains. Chaque période a marqué à la vie sociale économique politique et militaire de la confédération.

Dans le programme de Circuit Riviera Turque, nous visitons l’Ionie.

Pour lire plus sur les richesses culturelles de l’Anatolie, la page de Blog et Que-Voir peut vous intéresser.

Merci et bonnes lectures.