Une interprétation ésotérique à la rencontre de Diogène et Alexandre le Grand

Diogène, le Cynique, de Sinope, surnommé par Platon “le Socrate furieux”. Le mot “cynique” est un dérivé du mot grec “kyon” qui veut dire le chien.

Originaire de Sinop sur les bords méridionaux de la Mer noire à l’Anatolie, Diogène est une mine d’anecdotes ;

Diogène est le fils d’un banquier. A la suite d’une accusation de fabrication de fausse monnaie, son père jeté en prison. İl arrive à Corinth et devient disciple d’Antisthène fondateur de la philosophie Cynique.

Les portraits de Diogène qui nous ont été transmis, lui présentent parfois comme un philosophe, irréligieux ou hédoniste. La légende en fait un mendiant surnommé le Chien, vivant dans un tonneau et refusant les richesses et honneurs mondiales. İl y a une petite précision à faire c’est que à cette époque le tonneau n’existait pas. Sa résidence dans lequel il vivait doit être une jarre. İl y a des jarres en différentes tailles. Les petites sont pour garder les liquides comme l’huile d’olive ou le vin mais les grandes jarres de l’époque sont des jarres d’inhumation. Il réfléchit dans son tombeau qui est souvent une allégorie importante des chemins initiatiques.

L’écuelle, le bâton, la lanterne, la jarre. Les yeux attentifs vont très facilement voir le symbolisme de ces objets. Donc il était certainement un mage, magus en latin qui veut dire serviteur de “dieu”. Les quatre éléments eau, air, feu et terre peuvent être distingués sur ce symbolisme. Et tout ce qui est attribué à ces quatre éléments dans les histoires de Diogène, avec le coté constructeur et destructeur des éléments, peuvent être aperçue nettement grâce à cet indice. Car un bâtisseur, maitre ou apprenti, doit savoir construire et aussi détruire pour rebâtir.

Il se promenait dans les rues, une lanterne allumée à la main en plein jour, qu’il approchait du visage des passants disant : “Je cherche l’homme”, ce qui est peut-être une façon de dire qu’on doit chercher la vérité qui est caché dans l’homme. Ou qu’il cherchait un vertueux qui ne dépend de rien ou de personne. Les sages des différentes époques, dans le temps, se sont souvent transformés aux caractères mythiques, folkloriques à la fois légendaire. Leurs messages se sont disparus aussi dans le bruit du monde quotidien. C’est un peu le même destin pour les livres sacrés. La recherche de la signification perdue de ces allégories, fait le travail des chemins initiatiques.

Notre deuxième caractère dans cette histoire est Alexandre. Le fils de Roi Philippe2, le jeune Alexandre a pour précepteur l’illustre Aristote, qui l’initie à la culture grecque. Roi de Macédoine a vingt ans, l’un des personnages le plus célèbres de l’Antiquité, grands conquérants, a pris possession de l’immense empire Perse et avança jusqu’aux rives de l’Indus. Ouvre une nouvelle ère, en 330 av Jésus christ, époque Hellénistique. De la ville de Perge et de Pergame jusqu’à Antalya nous voyons l’influence de la période Hellénistique. Dans le programme de Circuit Riviera Turque et Cappadoce Féerique nous visitons les villes antiques de la période hellénistique.

Dans le temple de Zeus à Gordion de l’Asie mineure, non loin de Ankara, capitale administrative de la Turquie moderne, il y avait un nœud impossible à défaire, “le nœud gordien” dont un oracle disait que celui qui le dénouerait deviendrait le maître de l’Asie. Alexandre Le Grand trancha d’un coup d’épée. Le nœud de Gordion a donné son nom à la ville de Gordes ou on noue les tapis fait mains, et le nœud a donné son nom au double nœud des tapis turcs.

Un jour, Alexandre le Grand, est venu rendre visite Diogène, et proposa : “Demande moi ce que tu voudras, tu l’auras” ; Fameux réplique de Diogène arrive comme une claque à Alexandre le Grand “Ôte-toi de mon soleil”.

D’après Plutarque, le mépris que lui témoignait Diogène lui inspira une telle admiration pour la fierté et la grandeur de cet homme. En se retournant, les gens se moquaient et riaient de Diogène, Alexandre répliqua : “Eh bien, moi, si je n’étais pas Alexandre, je voudrais être Diogène.”

C’est le côté visible et claire de la mise en scène qui se voit nettement par tout le monde. Mais dans l’invisible de ce mystérieux comportement méprisant qui n’a pas rendu furieux Alexandre, qu’est ce qui se cache ?

Il se peut que Diogène ait voulu montrer à Alexandre le Grand qu’on ne doit pas confondre vertu et justice sociale. La charité, ne peut jamais bâtir la justice. Quand il a vu que les gardes emmenaient un voleur à la prison, il avait dit que les grands voleurs rattrapaient le petit voleur. Selon la philosophie cynique, l’homme peut être vertueux uniquement quand il est auto-suffisant. Celui qui dépend d’un autre ne peut être ni libre ni vertueux. Il ne souhaitait pas être endetté afin de ne pas perdre sa liberté. İl accusait les orateurs de l’époque à être des esclaves enchainés. Ne rien souhaiter des mortels était son principe existentiel afin de pouvoir être vertueux. Car il a déjà tout, selon cette fameuse citation qui lui est attribué :

Tout appartient aux dieux ; or les sages sont les amis des dieux et entre amis tout est commun ; donc tout appartient aux sages. Nous allons voir cette expression “les amis des dieux” plus tard aux sources Bibliques et dans les interprétations ésotériques du Coran aussi. La définition va montrer des différences d’une géographie à l’autre mais s’utilisera toujours.

İl y a bien d’autres citations de Diogène qui nous font réfléchir toujours comme des conseils qui nous parlent des siècles avant ; Voilà quelques exemples à ses citations ;

Les orateurs parlent sur ce qui est juste, et ne s’embarrassent pas d’observer la justice.

Peut-être c’est cette citation qui éloigna les autres philosophes sur le tableau de Rafael.

Les astronomes considèrent le soleil, la lune, les étoiles, et négligent ce qui est à leurs pieds.

C’est aussi une critique a ceux qui ne comprennent pas le fameux axiome hermétique : ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Ou bien moins profondément ; celui qui se contente est riche.

Pourquoi l’on donne plutôt aux mendiants qu’aux philosophes ? C’est qu’on peut bien avoir peur de devenir aveugle ou boiteux ; mais, quand on n’est pas philosophe, on ne craint pas de le devenir jamais.

Le mot philosophe, du grec ancien Philos-Sophia, signifie amour de la sagesse. La sagesse, est le fruit de la vérité absolue. Celui qui ne la jamais expérimenté, ne souhaitera jamais de l’être. C’est comme à un né aveugle, il n’était pas question de citer les couleurs.

La sagesse sert de frein à la jeunesse, de réconfort pour les vieux, de richesse pour les pauvres et d’ornement pour les riches.

Qu’est-ce que c’est bien dit !

Quand faut-il se marier ? Les jeunes gens ne le doivent pas encore, et les vieillards ne le doivent jamais.

C’est toujours une touche contre la dépendance. Socrates disait contraire qu’il fallait se marier. Si c’est la bonne personne qu’on allait être heureux si non devenir philosophe, penseur ou savant, Socrates et Diogène ont raison tous les deux à propos de mariage.

C’est en se taisant qu’on apprend à entendre, c’est en écoutant qu’on apprend à parler ; c’est donc en parlant qu’on apprend à se taire.

Il n’est pas de lois sans société civile, ni société civile sans lois.

Un jour Alexandre le grand lui a vu fouiller les ossements et demanda ce qu’il cherchait. İl a répondu “je cherche les ossements de votre père mais je n’arrive pas distinguer ceux des esclaves et votre père.

Ça peut s’apparaitre trop osé comme comportement mais est ce que ce n’est pas une autre manière de dire “la mort équilibre tout” ?

Un jour, sur une rue étroite, il rencontre à un homme riche et prétentieux. L’homme dit qu’il ne laissera pas le chemin a une telle salle inutile. Diogène répliqua gentiment, mais moi oui et a laissé passer le monsieur.

Un jour ils sont venus lui dire : Vous êtes très âgés maintenant, il va falloir ralentir et se reposer peut-être. Diogène étant surpris répondu : Pourquoi ? Si j’étais un coureur, vers la fin de la course je devrais me ralentir ? Au contraire je devrais courir encore plus vite.

Un jour ils sont venus lui demander quand faut-il manger ? Il a répondu si tu es riche quand tu veux, si pauvre quand tu peux.

Diogène a eu sa place bien méritée sur la fameuse fresque “L’École d’Athènes” du peintre italien Raphaël, exposée dans la Chambre de la Signature (les Stanze) des musées du Vatican. İl est allongé sur les marches de la sagesse, ignore tout ce qui se passe autour de lui. Sa présence, est imposante au milieu de la scène, c’est lui qui ne s’approche pas ou les autres n’osent pas lui approcher ? Peut-être les deux. La plupart des philosophes sont en relation avec leurs successeurs ou prédécesseurs mais lui, il a besoin de rien, comme dit l’axiome hermétique, celui qui a trouvé soi-même, a tout trouvé. Ou, comme une des maximes delphiques attribuées à Apollon disait “Connais-toi toi-même”.

Alexandre le Grand est aussi présenté sur la fresque immortelle, face à Socrate.

Ces deux grands hommes ont dû réfléchir profondément sur ce sujet de gloire. Tous les deux sont des très hauts représentants dans leurs plans et ont pris leur place dans notre inconscient collectif de l’humanité.

J’ai partagé avec vous quelques réflexions depuis un dialogue et certains citations attribué à Diogène.

J’ai essayé de dire ce que ces deux grands hommes m’ont fait penser.

Pour lire plus sur les richesses culturelles de l’Anatolie, voir les pages Blog et Que-Voir.

Merci et bonnes lectures.